24-03-2025
Quel est le bilan des ventes de véhicules au 2e semestre 2024 ?
Auteur : Mélanie

Le marché de l’automobile est sujet à diverses crises depuis la pandémie. Après une certaine hausse des ventes durant le 1er semestre 2024, au terme du second semestre, les résultats ne sont cependant pas très positifs.
Les ventes de véhicules neufs en baisse à la fin du second semestre 2024
En 2024, le marché automobile français a vécu une année plutôt difficile, marquée notamment par une diminution générale des immatriculations de véhicules neufs. En effet, une diminution de 3,2 % des ventes par rapport à l'année précédente a été enregistrée. Au total, ce sont exactement 1 718 417 véhicules particuliers qui ont été immatriculés en 2024. Ce chiffre reflète ainsi un déclin notable par rapport à 2019, année de référence avant la crise sanitaire, à travers une perte d’environ 22,4 % des volumes. Ce fléchissement résulte des crises successives, en particulier la pandémie de Covid-19, les difficultés économiques, la pénurie de semi-conducteurs et des composants électroniques ayant affecté le secteur de l’automobile. Comparée à 2023, l'année 2024 est apparue tel un retour à la normalité, suite à d’excellentes ventes en 2023, caractérisées par des volumes plus élevés d'immatriculations. Cependant, par rapport à 2019, la perte de 2,8 millions de véhicules neufs indique la fragilité structurelle du marché automobile en France, un phénomène qui a contraint la grande majorité des constructeurs automobiles à revoir leurs stratégies, ainsi que leurs capacités de production.
Toutefois, le mois de décembre 2024 a connu un modeste rebond, avec une hausse de 1,47 % des immatriculations, permettant ainsi de limiter la baisse annuelle. Ce sursaut a surtout été dû à un jour ouvré additionnel par rapport à 2023, ainsi qu'à un effet de stocks habituel en fin d'année. Les véhicules hybrides, notamment les hybrides rechargeables, ont joué un rôle important dans ce rebond, enregistrant une augmentation significative de leurs ventes, particulièrement en décembre avec une croissance de 45 %. Les véhicules hybrides non rechargeables ont aussi présenté des signes de dynamisme, avec une part de marché atteignant 43 % en 2024.
En ce qui concerne le marché des véhicules électriques, il a connu une stagnation, et ce, malgré les politiques de soutien, comme le bonus écologique, ou leasing social qui a constitué 17 % de leurs ventes. Le marché de l’électrique a cependant baissé de 3 % par rapport à 2023. Cela indique ainsi une certaine frilosité de la part des consommateurs, freinés par des coûts élevés, l’insuffisance des infrastructures de recharge, ainsi qu’une autonomie considérée encore trop limitée comparée aux véhicules thermiques et hybrides.
Bien que les ventes de véhicules neufs au premier semestre 2024 aient affiché une certaine hausse, dans l’ensemble, au terme de l’année 2024, les ventes globales ont connu une légère régression.
Le marché de l’occasion s’est plutôt stabilisé
Effectivement, les ventes de véhicules d’occasion ont été un domaine de relative stabilité durant l’année 2024. Les immatriculations de voitures d’occasion ont connu une augmentation de 4,2 % par rapport à 2023, atteignant 4 005 057 immatriculations pour les trois premiers trimestres. Les véhicules d’occasion « récents », autrement dit ceux âgés de moins d’un an, ont énormément bien performé, attirant plusieurs acheteurs en quête de prix compétitifs, mais aussi d’offres attractives. Les tarifs des véhicules d'occasion étant habituellement bien inférieurs à ceux des véhicules neufs, davantage de consommateurs s’orientent vers ce marché, notamment à cause de la montée des prix des véhicules neufs, surtout chez les modèles électriques. Le marché de l’occasion semble ainsi tirer profit de l’attentisme des consommateurs vis-à-vis des coûts élevés et des incertitudes économiques, que le marché des véhicules neufs demeure particulièrement touché par des circonstances défavorables. Cette dynamique montre que malgré le déclin des ventes de véhicules neufs, le marché des véhicules d’occasion reste solide et résilient, jouant ainsi un rôle essentiel sur la compensation de la baisse des immatriculations de véhicules neufs.
En bref, l’année 2024 aura ainsi été marquée par une inversion flagrante de tendance au profit des véhicules hybrides et d'occasion, en dépit des défis rencontrés par l’industrie automobile par rapport à la transition énergétique, ainsi qu’aux perturbations économiques.
La compétitivité entre les constructeurs autos
Chez les constructeurs, les marques automobiles françaises ont connu différentes phases en 2024. Renault a par exemple su conserver sa position de leader au niveau du marché français, avec la Clio en tête des ventes, suivie de près par la Peugeot 208 et la Dacia Sandero. Cet accomplissement a été soutenu par des modèles populaires, ainsi que par une stratégie d’adaptation efficiente par rapport aux nouvelles attentes des consommateurs. En outre, le Groupe Renault a aussi réussi à garder une dynamique positive grâce à son modèle Dacia, qui continue toujours de séduire, et ce, malgré une légère baisse générale des ventes. D'un autre côté, le groupe Stellantis a subi des difficultés importantes, avec une perte sur les parts de marché, notamment chez ses marques Citroën et Peugeot, bien que cette dernière ait sauvé les meubles grâce à son modèle Peugeot 208. D’autres marques, telles que Ford et Fiat ont également connu d’importantes baisses, avec des modèles vieillissants, mais aussi une concurrence intensifiée de nouveaux acteurs, comme Tesla. En revanche, la marque Toyota a été la grande gagnante de l'année, avec une croissance impressionnante de 27 % de ses ventes, portée par le succès de ses véhicules hybrides, notamment la Yaris et la Yaris Cross. Cette prouesse place Toyota au même rang que Volkswagen sur le marché français, quoique BMW a conservé une bonne position, et ce, malgré des résultats modestes de sa marque Mini.
Vers une transition écologique perceptible
L’évolution des motorisations est apparue comme l’un des faits marquants du marché en 2024. La vente de véhicules thermiques, à savoir ceux fonctionnant à l’essence et au diesel, a grandement chuté, représentant seulement 37 % des ventes en 2024, contre 60 % en 2023. Cependant, cette baisse est largement compensée par la vente de véhicules hybrides, dont la part de marché a atteint 43 % en 2024. Les modèles diesel, en particulier, ont vu leur part se réduire considérablement à 7,3 % du marché, une indication nette du processus de transition énergétique. Ce sont surtout les modèles hybrides rechargeables qui ont connu une croissance importante en décembre 2024, à cause de la fin de l'exonération du malus poids des véhicules hybrides.
De leur côté, les versions 100 % électriques n’ont pas affiché l'essor attendu, présentant une part stable de 17 %, un résultat plutôt modeste comparé aux ambitions de l’industrie automobile. Les consommateurs semblent toujours afficher une certaine hésitation face à des coûts d’acquisition élevés, mais aussi des préoccupations en rapport avec la recharge, sans oublier les performances perçues comme étant inférieures à celles affichées par les modèles hybrides ou thermiques. Ce ralentissement de la vente des véhicules électriques met à jour les divers défis qui attendent l’industrie automobile dans l’objectif d’atteindre ses objectifs de transition énergétique à l'horizon 2050.
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